Plus de 1700 Personnes ont vu » Dans tes yeux, je vois mon pays » et suivi son débat
Ainsi soit le Maroc des libertés que nous défendons !
L’ARMCDH a reçu en date du 25 janvier 2021 une lettre ouverte l’appelant à déprogrammer un film programmé dans le cadre des jeudis cinéma et droits humains (JCDH).
La lettre qui s’attaque à un réalisateur en évoquant ses origines de migrant, critique même la non-maitrise de la darija par les protagonistes d’un film, élabore des interprétations propres aux signataires, de la pensée d’un réalisateur et de son cinéma.
Les auteurs de la lettre sont à l’évidence, à la fois libres dans leurs lectures et analyses de l’histoire du Maroc et du monde et dans leurs positions. Toutefois, l’ARMCDH tient à apporter les clarifications suivantes :
- L’ARMCDH ne vend pas de ‘prêt à penser’ et a construit toute sa philosophie de travail pour faire sortir le débat des droits de l’Homme des carcans de pensée préconstruits. En 10 ans d’activités, nous avons programmé des bons et des films moins bons, nous avons invités des personnes que nous apprécions et d’autres avec qui nous ne sommes pas toujours d’accord, nous avons eu des moments d’émotions, des moments de mésentente, nous avons eu des débats riches et d’autres moins intéressants. Nous sommes fiers d’avoir donné le meilleur de nous-mêmes pour offrir au public les éléments pour construire sa propre opinion. Car nous croyons foncièrement à l’intelligence des citoyens capables de développer leurs propres convictions.
- En dix ans d’activités durant lesquelles nous avons programmé des dizaines de films (documentaires, fictions, courts métrages et films d’animation) sur les droits du peuple palestinien, sur la Nakba, sur les enfants et les femmes détenues dans les prisons israéliennes, etc., nous ne nous rappelons pas avoir eu le plaisir de voir un représentant des signataires de la lettre – qui dit suivre nos activités– venir assister aux projections- débats ni mobiliser pour appeler les jeunes à y participer ;
- L’ARMCDH a été étonnée de recevoir une lettre appelant à censurer un film et un débat dans un espace virtuel, de la part d’une organisation qui a dénoncé l’atteinte à SA LIBERTE d’expression et de manifestation, quand elle a été interdite de manifester, et cela juste quelques semaines avant la rédaction de la lettre.
- En 2012, l’ARMCDH a initié une pétition sur la liberté de création à l’occasion de l’appel à la censure du premier film du même réalisateur par des communautés qu’on appelle obscurantistes. Aujourd’hui, nous craignons que l’obscurantisme ne soit en train de changer de camp ;
- L’ARMCDH se réjouit du débat que le film en question a soulevé et espère que le cinéma et les produits culturels puissent trouver leurs chemins dans les différentes classes sociales et soient de véritables objets de débat pacifique et contradictoire autour des sujets qui concernent le devenir de notre société et du monde ;
Enfin, nous confirmons que le film « Dans tes yeux, je vois mon pays » a été programmé. Plus de 1700 personnes ont suivi le film et le débat. Cela prouve bien que dans notre pays, il y a bien d’autres opinions que celles des donneurs de leçons et des inquisiteurs de la pensée.
Ainsi soit le Maroc des libertés que nous défendons !
Association des Rencontres Méditerranéennes
du Cinéma & des Droits de l’Homme