
Communiqué de presse
Interdiction des projections de films en plein air dans le cadre de la 13e édition de la Nuit Blanche du Cinéma et de la Citoyenneté :
Un mépris des rôles citoyens de la société civile et de ses moyens limités
La 13ème édition de la Nuit Blanche du Cinéma et des Droits de l’Homme a démarré comme prévu par un débat sur la thématique de la citoyenneté à l’amphithéâtre Charif Idrissi de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Mohammed V de Rabat, avec la participation d’intervenants de haut niveau et une affluence marquée.
Cependant, l’association a été surprise de recevoir, à 18h30, un appel d’un agent d’autorité lui enjoignant de cesser l’installation de l’espace de projection en plein air à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, invoquant l’absence de notification préalable aux autorités publiques.
L’association a présenté tous les documents attestant de toutes les procédures administratives et légales nécessaires auprès des autorités locales, y compris l’accord de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc daté du 14 mai, ainsi que trois notifications envoyée le 27 mai respectivement, au Wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, au Directeur Général de la Sûreté Nationale et au Directeur Général de la Protection Civile, avec accusés de réception à l’appui.
Après présentation de ces documents, le caïd a demandé à l’association de déplacer l’activité à l’intérieur de la Bibliothèque Nationale. Suite à cela, l’association a expliqué que l’autorisation obtenue concernait l’esplanade extérieure, que le matériel technique n’était pas adapté à un autre espace, et que le principe même de l’événement reposait sur des projections en plein air. Le caïd a attendu de nouvelles instructions, qui ont finalement exigé le retrait du matériel, sous prétexte d’absence d’autorisation pour l’activité.
L’association s’étonne de ce revirement de la part des autorités locales, passant de l’argument du non-notification à celui du non-autorisation, en proposant entre-temps une alternative inapplicable. Elle a tenté d’en connaître les raisons, sans succès.
L’association condamne fermement cette attitude des autorités locales, qu’elle considère comme un mépris envers les efforts citoyens de la société civile en matière d’animation culturelle, et ce, malgré ses moyens matériels limités. Il est regrettable qu’une notification verbale soit donnée le jour même, sur les lieux, sans aucun écrit officiel, alors que l’association avait transmis des courriers avec accusés de réception plus d’un mois avant l’événement.
Elle déplore que cette interdiction injustifiée frappe une activité organisée depuis 12 ans, dans une édition dédiée à la citoyenneté, dont les débats s’inspiraient notamment du discours de Sa Majesté le Roi du 6 janvier 2006 à l’occasion de la remise du rapport de l’Instance Equité et Réconciliation qui dit : « Au nom des générations montantes Je dis : trêve d’égoïsme et d’introversion, halte au gaspillage de précieuses opportunités et à l’hémorragie des ressources englouties dans des combats de chimère. Il est grand temps de prendre en mains le présent et l’avenir de nos enfants, car nos jeunes comprendraient mal qu’il n’y ait pas de répondant aux aspirations légitimes qui les animent pour vivre librement et dignement. »
L’association présente ses excuses à son public qui s’est déplacé en nombre et n’a pas pu assister aux projections, et le remercie pour sa solidarité, sa confiance et son soutien continus à ses activités.
Bureau de l’ARMCDH